Les causes et mécanismes en jeu dans les phénomènes de conversion hystérique en psychanalyse :
A la suite de l’étude du cas d’Elysabeth v. R” (Etudes sur l’hystérie – Josef Breuer et Sigmund Freud, publié en 1895) , Freud postule que ce sont les personnes s’occupant des soins d’un être proche et dont toute l’attention est tournée vers le bien-être du malade au détriment de leurs propres besoins, et qui par là inhibent et refoulent une partie de leurs désirs, émotion, sentiments, qui sont les plus sensibles au phénomène de conversion hystérique.
La conversion se présente comme un mécanisme de défense qui permet d’isoler psychiquement une représentation mentale intolérable et de transposer de façon symbolique les douleurs de l’affect ainsi isolé sur un plan physique.
Le bénéfice de cette dissociation en est que la personne échappe à un état moral insupportable (conflit entre les valeurs et idéaux personnels et la représentation repoussée) mais au prix de manifestations physiques douloureuses : la patiente dissocie de sa conscience une idée qui lui est insupportable, idée, selon Sigmund Freud, toujours en rapport avec des représentations érotiques ou sexuelles.
Simultanément à la création ce groupe psychique dissocié, les symptômes hystériques apparaissent et chaque nouveau conflit psychique qui surgira ultérieurement s’y greffera et amènera à l’aggravation des douleurs physiques.
La motivation et la détermination du symptôme hystérique se situent dans l’inconscient. Elles sont créées par un refoulement psychique : la représentation érotique est rejetée hors du conscient mais l’énergie de ces pulsions qui cherchent à s’exprimer à tout prix se manifeste en se greffant sur une faille somatique concomitante au premier événement de conversion et provoque des douleurs physiques. Ici, la patiente n’a pas conscience de ses sentiments amoureux et affects sexuels, représentations qu’elle a repoussés dans « un groupe psychique isolé » de sa conscience afin d’éviter à tout prix la douleur créée par l’idée intolérable allant à l’encontre de ses valeurs morales. Cette douleur est déplacée et se manifeste sur le corps.
Pour Sigmund Freud dans la genèse de l’hystérie il y aurait :
Ainsi, pour se protéger de représentations psychiques insupportables l’esprit met en place un système de défense qui conduit à la création d’un groupe psychique isolé (disjonction entre le courant des pensées associées et les représentations non désirées)
Ces représentations insupportables sont refoulées dans ce groupe psychique isolé (l’inconscient)
Lorsqu’on essaie de faire revenir à la surface ces représentations, des résistances se créent, destinées à lutter contre l’idée intolérable : ce sont ces résistances qui empêchent ou retardent la guérison lors du traitement psychanalytique