La mise en place d’un cadre clair et sécurisé est essentielle en thérapie émotionnelle. Elle permet au patient de s’exprimer librement, de se sentir en confiance et de cheminer vers la transformation intérieure en toute sécurité. Ce cadre, posé dès les premières séances, est régulièrement rappelé et protégé par le thérapeute.
Qu’il s’agisse de séances individuelles ou de groupes thérapeutiques, l’espace thérapeutique devient un lieu d’investissement psychique pour le patient. C’est son lieu, son espace. Le respect du cadre est garant du bon déroulement du travail thérapeutique, de son efficacité et de la liberté d’expression émotionnelle.
En thérapie, tout ce qui est dit reste dans le cadre. Le thérapeute est tenu au secret professionnel. En groupe, chaque participant s’engage à ne jamais rapporter à l’extérieur les propos entendus, ni à nommer une autre personne du groupe. Le respect de cette règle est essentiel à la création d’un climat de sécurité et de confiance.
Il est également conseillé aux patients de préserver leur propre travail émotionnel en évitant d’en parler à l’extérieur. Ce qui se vit en séance est intime, personnel, parfois fragile, et mérite d’être protégé.
En Dynamique Émotionnelle Exprimée, il peut être proposé au patient de s’adresser symboliquement à une personne de son passé. Cela permet d’extérioriser des émotions anciennes — colère, chagrin, frustration — jusque-là retenues. Il ne s’agit pas de régler des comptes dans la réalité, mais de se libérer intérieurement pour accéder à une élaboration émotionnelle plus apaisée.
En groupe, les participants ne se connaissent que par leurs prénoms. Ils s’engagent à respecter la confidentialité des échanges. Il est déconseillé à des personnes qui se connaissent à l’extérieur de rejoindre le même groupe, afin de préserver un espace libre et sans censure intérieure. Le groupe devient un lieu d’expérimentation relationnelle sécurisée, un miroir vivant de soi-même et de ses mécanismes.
Le règlement des séances fait partie du cadre. Il protège le patient comme le thérapeute. Payer, c’est se positionner dans une relation claire, sans dette symbolique ni attente implicite. Même pour les patients en difficulté, un échange symbolique est souhaitable (fleur, tablette de chocolat, petit geste) pour marquer l’engagement personnel dans la thérapie.
Ce geste contribue à libérer le patient d’un sentiment de redevabilité, et lui permet de s’autoriser à recevoir pleinement les bénéfices du travail sans s’en sentir coupable ou endetté.
La thérapie est un engagement. C’est un travail régulier, parfois confrontant, qui vise à dépasser les résistances au changement. Le cadre est là pour soutenir cet engagement, même (et surtout) lorsque les mécanismes d’évitement, de fuite ou de sabotage se présentent.
Le cadre ne sert pas à contraindre, mais à contenir. Il soutient le processus thérapeutique et garantit une liberté intérieure croissante. En respectant ce cadre, le patient s’autorise à se dire, à se transformer et à guérir. Le thérapeute veille à son application, non pour lui-même, mais pour le soin du patient et le respect de sa propre parole thérapeutique.