PRIMUM NON NOCERE
Le cadre du travail en thérapie émotionnelle :
Quelques règles primordiales permettent de travailler en toute tranquillité, sécurité et respect les uns envers les autres, que ce soit le thérapeute ou le patient.
Le cadre c’est ce qui autorise le travail en thérapie, il fait partie intégrante de ce travail. C’est un espace privilégié, un espace de liberté de parole qu’on trouve peu à l’extérieur. Le respecter est primordial ; il engage les deux parties, le patient et le thérapeute. Il permet un travail en confiance et un bon déroulement de la thérapie.
Quels sont les règles du cadre, fondamentales dans ma pratique ?
Tout d’abord la confidentialité, le secret professionnel : rien de ce qui est dit par le patient ne doit sortir de l’entretien. Lorsqu’il s’agit d’un groupe la règle est la même: ne pas raconter au dehors ce qu’un tel ou un tel aura dit . Ne pas répéter ce que l’on a entendu, ne pas citer de nom. En général, les personnes ne se connaissent que par leurs prénoms. Il est possible de parler d’un évènement ou de citer un fait qui se serait produit dans un autre groupe, mais si la personne est absente du groupe, il n’y a pas lieu de la nommer.
Le toucher :
Mon accompagnement autorise de toucher les personnes lorsqu’elles sont d’accord, toujours en leur demandant : cela peut être une main sur l’épaule ou bien serrer le patient ou la patiente dans les bras ; cela fait partie de l’étayage “maternel” avec des personnes en grande souffrance. La bonne thérapeute en moi donne ce que le patient n’a parfois jamais reçu et dont son ” enfant ” a besoin, et lui montre ainsi que c’est possible de le recevoir et de l’accepter. Je suis reste bien entendu, vigilante pour qu’il n’y ait pas de mal à propos, de geste qui paraisse déplacé. Et que cela n’entrave pas le chemin vers l’autonomie du patient.
Les cinq règles qui régissent les groupes sont donc les suivantes :
- Pas de jugement de valeur
Étant donné que dans un groupe on a droit à tous ses sentiments, et à leur expression sans tabous, qu’on peut tout dire même s’il s’agit de quelqu’un qui est présent, la règle est de parler en son nom propre, sans jugement de valeur et toujours de ce que l’on sent soi et non de ce que l’autre fait! C’est une grande richesse du groupe: les personnes se sentent libres , respectées, non jugées. On ne donne pas de conseil, on réponds ce que l’on ressent. Parler donc pour soi et de soi. Dans les tours de groupe ne pas donner de conseils, ce qui part d’un bon sentiment, nous avons tous envie d’aider l’autre, mais nous saurions déjà si les conseils des uns pouvaient aider les autres. Donc répondre en son nom propre . En revanche je laisse les patients formuler des jugements de valeur sur la thérapeute que je suis : cela fait partie du travail que de travailler sur les déclencheurs !
- Ne pas frapper
Il est bien entendu que l’on ne peut pas frapper un autre patient : il arrive que ce soit nécessaire de travailler sur la colère et elle peut se manifester, c’est le but, dans toute sa dimension ; les tapis sont à disposition pour décharger les forces motrices tout en accompagnant avec l’expression émotionnelle . Mais toujours dans le respect de l’autre. Cela ne m’est jamais arrivée dans mes groupes, mais un débordement est toujours possible, la règle doit être posée pour le prévenir.
- Prévenir en cas d’absence
Etre présent à toutes ses séances, généralement hebdomadaires: elles sont dues quelle que soit la raison de l’absence car il s’agit très souvent de résistances du moi au changement . Le paiement est donc dû en cas d’absence. Toutefois il est possible de rattraper dans la semaine avec accord du thérapeute.
- Respect des horaires: arriver à l’heure, ne pas quitter si possible avant la fin du groupe. Les autres ont aussi besoins de toutes les ressources présentes!
- Régler la séance : Le règlement des séances permet un travail en toute quiétude : il est important pour le patient qu’il se sache et se sente quitte et libre envers le thérapeute.