Les neurosciences confirment que nos souvenirs se transforment sans cesse sous l’influence de notre présent.
La dynamique émotionnelle lorsqu’elle “injecte du présent dans le passé” modifie le vécu traumatique : par son action thérapeutique qui utilise les émotions comme véhicules trans personnels (rappelons-le, elles sont intemporelles) elle modifie et transforme les équations mentales et crée de nouvelles connexions neuronales.
Une sorte de voyage dans le temps où l’expérience présente va pointer et modifier l’expérience ancienne et traumatique qui se libère de sa charge affective enkystée.
Il ne s’agit pas là de ramener le passé dans le présent comme simple résurgence mémorielle, comme le font les traditionnelles analyses : il s’agit de faire le chemin inverse, aller injecter dans le passé un fait nouveau, métabolisé, qui le transforme et par là même, le transmue.
Le passé revisité peut être abordé d’une manière différente, modifié, épuré des effets délétères qui perdurent au quotidien.
Il ne s’agit pas d’oublier ce qui a été, -ce serait dommage de perdre des pans de notre histoire aussi douloureuse puisse t-elle avoir été, chaque histoire étant une richesse singulière – il s’agit, grâce à la composante nouvelle injectée dans notre vécu, de ne plus s’en sentir écrasé, de pouvoir mettre en place une autre posture que celle ou nous avons subi, enfant. Faire parler l’adulte, donner la parole à l’enfant où il en était privé ou incapable, lui permettre d’énoncer ce qui aurait dû l’être à l’époque, raviver ses forces vives qui vont alors générer une nouvelle dynamique à l’adulte.