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Dynamique Emotionnelle Exprimée, thérapie de groupe et individuelle – Paris, Province

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Troubles cutanés chez l’adulte

Quand la peau parle à la place du sujet :

Rougeurs, desquamations, démangeaisons, sensations de brûlure… Le corps adulte, comme celui de l’enfant, peut se faire l’écho d’un tumulte psychique que les mots n’ont jamais pu dire. Parmi ces manifestations, les troubles dermatologiques chroniques comme l’eczéma ou le psoriasis occupent une place particulière, car ils relèvent souvent d’une expression corporelle symbolique d’un conflit affectif ancien — enfoui, mais non résolu.

La peau, lieu du contact et du rejet

La peau est l’enveloppe première. Elle inscrit la limite entre soi et l’autre, entre l’intérieur et l’extérieur. Mais chez certains adultes, cette frontière devient douloureuse, irritée, attaquée de l’intérieur même, comme si elle ne pouvait plus tenir sa fonction protectrice. Ces affections ne sont pas que somatiques. Elles portent en elles une histoire affective, souvent marquée par une blessure précoce, un défaut de lien, une séparation trop brutale ou un rejet implicite.

Nombreux sont les patients qui, en psychothérapie, associent l’apparition ou la recrudescence de leurs symptômes cutanés à des moments de rejet : une rupture amoureuse, un licenciement, une critique parentale, une solitude insidieuse. La peau devient alors surface de projection d’un vécu de honte, d’indignité ou d’incompréhension. Elle expose ce que le sujet n’ose pas dire : “je ne me sens pas reconnu”, “je me sens mis à l’écart”, “je ne suis pas digne d’être touché”.

Résonances archaïques d’une mémoire de l’exclusion

Dans une lecture psychanalytique, ces réactions cutanées peuvent être considérées comme les traces d’un affect ancien, inscrit dans le corps à un moment où l’appareil psychique n’était pas encore capable de symboliser. L’adulte somatise alors ce que le bébé n’a pas pu dire. Un eczéma tenace, un psoriasis envahissant, peuvent être entendus comme des réminiscences somatiques d’un vécu d’abandon, de rupture brutale avec l’objet primaire, ou d’un “non-accueil” dans le regard parental.

Ces affects sans représentation (affects “primaires”) n’ont pas pu être transformés psychiquement. Ils restent à l’état brut, non métabolisés, et trouvent une voie d’expression via le corps. Le symptôme cutané devient une tentative de représentation : un cri sur la peau, un appel adressé à l’environnement, à l’autre, voire à soi-même. Dans cette perspective, la thérapie émotionnelle peut offrir un espace pour restaurer la possibilité de mise en mots de l’expérience affective enfouie.

Le rôle de la thérapie émotionnelle : du corps muet à la parole retrouvée

En séance, la réintégration progressive de l’émotion refoulée, sa verbalisation, son association à des souvenirs ou à des images intérieures, permet une transformation psychique du symptôme. Il ne s’agit pas ici de faire disparaître immédiatement les manifestations cutanées, mais de restaurer un lien entre le corps et la psyché, entre l’affect et la représentation.

La thérapie émotionnelle vise précisément cette mise en mouvement : accueillir l’émotion brute, souvent honteuse ou “inavouable”, et permettre au sujet de la traverser pour la relier à son histoire. L’eczéma ou le psoriasis deviennent alors des points d’entrée, des portes ouvertes vers des zones de soi longtemps figées. Ce sont les balises corporelles d’un récit intime qui attendait de pouvoir advenir.

Conclusion

Chez l’adulte comme chez l’enfant, la peau parle. Elle parle de ce qui a manqué, de ce qui a blessé, de ce qui n’a pas pu se dire. Plutôt que de la faire taire à tout prix, il s’agit de l’écouter avec délicatesse, dans un cadre thérapeutique qui puisse contenir la douleur ancienne. En cela, la peau est parfois l’ultime messagère du psychisme. Et à celui qui saura l’entendre, elle peut offrir, paradoxalement, un chemin de réparation.

 

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