Etienne Jalenques postule qu’il y a en nous ce qu’il nomme un « convertisseur psychique » , espace vivant de transformation, de métabolisation des différentes formes affectives, « cœur psychique et cerveau affectif » dont le rôle est de maintenir la « réversibilité thymique» , c’est-à-dire la capacité à vivre et à expérimenter les émotions et sentiments en tant que sujet expérientiel, capable de se ressentir et de se sentir ressentant, sans identification ni adhésion à ses affects.
» Tant que le convertisseur fonctionne librement les sentiments naissent, se développent, circulent pour faire place à d’autres. Certains acquièrent une certaine permanence, le sentiment d’amour que l’on ressent pour quelqu’un par exemple »
Lorsque le patient est bloqué sur des émotions répétitives, lorsqu’il demeure dans des affects figés, qu’il s’identifie à ses ressentis, c’est signe pour le thérapeute que le convertisseur est bloqué, qu’il dysfonctionne, que le Moi, outil d’adaptation au monde , n’occupe plus ses fonction mais interfère avec l’appareil psychique.
Ces fondements de la répétition sont, pour la dynamique émotionnelle, une tentative « de retour vers soi », un mécanisme qui répète pour essayer de réparer : ça répète pour être entendu du sujet.
Cette répétition est un signal et un outil pour le travail d’accompagnement : la DEE va utiliser la matière amenée par le patient, symptômes, répétitions, blocages, en postulant que cette matière « parle » de ce que dit (ou ne dit pas) le patient et qu’il vit comme seule et vrai réalité.
Nous partons, en dynamique émotionnelle exprimée, de l’existant » : le thérapeute accompagne et mène le patient à accentuer la répétition des émotions afin remettre en marche le « convertisseur psychique » à l’aide d’outils comme la mantrathérapie, s’appuyant sur la technique de l’affect accompagné .