La théorie freudienne de l’appareil psychique décrit la conscience comme un organe de réception des excitations du monde extérieur, mais aussi des sensations agréables ou désagréables. Cet appareil mental est pensé selon une organisation spatiale divisée en Conscient, Préconscient et Inconscient, selon la première topique élaborée entre 1900 et 1915.Ce système fonctionne selon deux logiques : une économie énergétique (circulation, liaison ou déliaison des excitations) et une dynamique (croissance ou décroissance de cette énergie). Il est régi par le principe de plaisir (recherche de la diminution des tensions) et le principe de déplaisir (lié à leur accroissement), le tout sous la domination du principe de réalité, qui impose la prise en compte du monde extérieur.
L’Inconscient, lieu des causes psychiques
Pour Freud, l’inconscient est le véritable siège des causes psychiques. Toutes les motions pulsionnelles y trouvent leur origine. Dans cet espace, règnent les processus primaires : l’énergie y est libre, mobile, non liée, sans représentation fixe.
Cette énergie pulsionnelle devra être liée par le processus secondaire (relevant du préconscient et du conscient) à des images, mots ou représentations symboliques. Ce travail de liaison permet alors la domination du principe de plaisir ou du principe de réalité par l’abaissement de la tension.
La symbolisation comme vecteur de régulation
Dès qu’une représentation émerge, elle permet à la tension de baisser. Par exemple, l’angoisse est une peur sans objet : si une représentation vient lui donner sens, cette tension peut diminuer, se transformer, se symboliser.
Le rôle du principe de constance
Ce principe vise à maintenir un niveau d’excitation aussi bas que possible. Il agit en liant l’énergie psychique et en cherchant à réduire les tensions internes. Il fonctionne en complémentarité avec le principe de réalité, qui ajourne ou module le désir face aux contraintes du monde.
Exemple simple : une personne veut manger tout le chocolat à sa portée, guidée par le plaisir immédiat. Le principe de réalité lui rappelle qu’elle risque une indigestion. Ce rappel l’amène à retarder ou limiter la réalisation de son désir.
Pulsions de vie et pulsions de mort
Freud définit la pulsion comme « une poussée inhérente à l’organisme vivant tendant vers le rétablissement d’un état antérieur », c’est-à-dire vers l’apaisement des tensions. Il distingue :
- Les pulsions de vie (Éros) : liées à la sexualité, à l’autoconservation, à la reproduction et au lien avec l’autre.
- Les pulsions de mort (Thanatos) : exprimées dans la compulsion de répétition, elles visent un niveau zéro d’excitation, sans plaisir, parfois destructrices ou désobjectalisantes.
Pour Freud, la compulsion de répétition illustre ce retour vers un état antérieur, une tentative de réduction des tensions par la répétition de scènes, parfois douloureuses. Comme si le sujet tentait de « rejouer l’histoire » pour la réécrire autrement.
Toutefois, des auteurs comme André Green permettent une lecture plus nuancée : il considère les pulsions de mort comme désobjectalisantes, rompant le lien avec l’objet, à l’inverse de la tendance naturelle de l’humain à créer du lien.
À suivre…